Finrest (Finastéride) et ses alternatives : comparaison complète pour une prise de décision éclairée

La chute des cheveux touche plus de 50 % des hommes avant 50 ans. Si vous avez commencé à voir votre ligne de cheveux reculer ou une raréfaction au sommet du crâne, vous avez probablement entendu parler de Finrest - la version générique du finastéride. Mais est-ce vraiment la meilleure option ? Et qu’en est-il des alternatives ? Beaucoup croient que le finastéride est la seule solution efficace, mais ce n’est pas vrai. D’autres traitements existent, avec des profils d’efficacité, de coût et d’effets secondaires différents. Voici ce que vous devez vraiment savoir avant de choisir.

Comment fonctionne le Finrest (finastéride) ?

Le finastéride, actif dans Finrest, bloque l’enzyme 5-alpha-réductase de type 2. Cette enzyme transforme la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), une hormone qui rétrécit les follicules pileux chez les hommes prédisposés génétiquement. Moins de DHT = moins de chute = cheveux qui se maintiennent, voire repoussent légèrement.

Les études montrent qu’après un an d’utilisation, environ 66 % des hommes voient une amélioration de la densité capillaire. Après cinq ans, ce chiffre monte à 90 %. Mais ce n’est pas magique : il faut prendre le traitement tous les jours, sans interruption. Dès que vous arrêtez, les cheveux reprennent leur chute dans les 6 à 12 mois.

Les effets secondaires les plus courants sont une baisse de la libido (environ 2 % des utilisateurs), des troubles érectiles (1,3 %) et une diminution du volume du sperme. Ces effets disparaissent généralement après l’arrêt du traitement, mais dans de rares cas (moins de 0,1 %), ils persistent. C’est ce qu’on appelle le syndrome post-finastéride, un sujet encore mal compris par la communauté médicale.

Alternative 1 : Minoxidil (Rogaine, ou génériques)

Le minoxidil est le seul autre traitement approuvé par la FDA pour la calvitie androgénétique. Contrairement au finastéride, il agit localement : vous l’appliquez directement sur le cuir chevelu sous forme de lotion ou de spray.

Il ne bloque pas la DHT. Il stimule la circulation sanguine dans les follicules, prolonge la phase de croissance des cheveux et épaissit les cheveux fins. Les résultats sont plus lents : il faut 4 à 6 mois pour voir une différence, et 12 mois pour un effet optimal.

Les études montrent qu’environ 40 % des hommes obtiennent une repousse modérée à importante. Chez les femmes, l’efficacité est plus faible, mais le minoxidil reste la première option recommandée.

Les inconvénients ? Il faut l’appliquer deux fois par jour, tous les jours. Si vous oubliez, les cheveux reprennent leur chute. Certains ont une irritation du cuir chevelu, des démangeaisons, ou une croissance de poils indésirables sur le visage ou le cou. Et contrairement au finastéride, il ne ralentit pas la chute - il stimule la repousse. Donc, il ne protège pas les cheveux existants, il les fait repousser.

Alternative 2 : Dutastéride (Avodart, ou génériques)

Le dutastéride est un inhibiteur de la 5-alpha-réductase de type 1 et 2. Cela signifie qu’il bloque deux voies de production de DHT, pas une seule comme le finastéride. Il est plus puissant : il réduit le taux de DHT de 90 à 95 % contre 70 % pour le finastéride.

Des études comparatives montrent que le dutastéride est légèrement plus efficace pour la repousse des cheveux, surtout au sommet du crâne. Il est aussi plus efficace pour les hommes avec une chute plus avancée.

Le problème ? Il n’est pas approuvé pour la calvitie dans la plupart des pays, y compris la France. Il est prescrit uniquement pour l’hyperplasie bénigne de la prostate. Mais beaucoup de dermatologues le prescrivent en dehors de l’AMM (usage hors autorisation de mise sur le marché) pour la chute des cheveux.

Les effets secondaires sont similaires à ceux du finastéride, mais potentiellement plus fréquents : baisse de la libido (jusqu’à 5 %), troubles érectiles (jusqu’à 4 %), et une durée d’action plus longue dans l’organisme. Il peut rester dans le sang jusqu’à 6 mois après l’arrêt. Cela peut être un avantage si vous voulez un effet durable, mais un risque si vous avez des effets secondaires indésirables.

Alternative 3 : Spironolactone (pour les femmes)

La spironolactone est un anti-androgène utilisé principalement chez les femmes. Elle bloque les récepteurs de la testostérone dans les follicules pileux. Elle est très efficace pour la chute féminine, qui est souvent liée à un déséquilibre hormonal.

Les études montrent qu’après 6 à 12 mois, 70 % des femmes voient une stabilisation, et 40 % une repousse perceptible. Elle est souvent combinée au minoxidil pour un effet synergique.

Elle n’est pas recommandée pour les hommes : elle peut provoquer une gynécomastie (développement des seins), une baisse de la libido, et une fatigue. Elle est aussi contre-indiquée chez les hommes qui veulent avoir des enfants, car elle peut affecter la fertilité.

En France, elle est prescrite en dehors de l’AMM pour la calvitie féminine, mais c’est une pratique courante chez les dermatologues spécialisés.

Alternative 4 : Crèmes et shampoings à base de kétoconazole

Le kétoconazole est un antifongique, mais il a aussi une action anti-androgène locale. Il réduit la production de DHT sur le cuir chevelu, sans affecter les niveaux systémiques.

Des études montrent que l’utilisation d’un shampoing à 2 % de kétoconazole deux à trois fois par semaine peut ralentir la chute des cheveux et améliorer la densité capillaire, surtout chez les hommes avec une chute légère à modérée.

Il est moins efficace que le finastéride ou le minoxidil, mais il est très bien toléré. Pas d’effets secondaires systémiques, pas de risque de baisse de la libido. Il peut être utilisé en complément des autres traitements.

Les marques comme Nizoral sont disponibles sans ordonnance. Mais attention : les versions à 1 % (souvent en pharmacie) sont beaucoup moins efficaces. Il faut absolument la concentration à 2 %.

Alternative 5 : PRP (Plasma Riche en Plaquettes) et thérapies au laser

La PRP consiste à prélever du sang, à le centrifuger pour isoler le plasma riche en plaquettes, puis à l’injecter dans le cuir chevelu. Les plaquettes libèrent des facteurs de croissance qui stimulent les follicules.

Les résultats sont variables. Une étude publiée dans Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology en 2023 a montré que 65 % des patients ont vu une amélioration après 6 séances, mais les effets durent environ 6 à 12 mois. Il faut des séances de maintenance.

Le coût est élevé : entre 300 et 600 € la séance. Et ce n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. C’est une option pour ceux qui veulent éviter les traitements systémiques ou qui n’ont pas de résultat avec les médicaments.

Les casquettes ou peignes laser (Low-Level Laser Therapy) sont moins efficaces. Les études montrent une amélioration modeste, surtout pour les cheveux fins. Ils peuvent être utilisés comme complément, mais pas comme traitement principal.

Comparaison rapide : Finrest vs alternatives

Quel traitement choisir ?

Si vous êtes un homme jeune (20-35 ans) avec une chute modérée, le finastéride reste la meilleure option. Il est le seul à stopper la cause profonde : la DHT. Il est peu coûteux, efficace à long terme, et bien étudié.

Si vous avez peur des effets secondaires sexuels, commencez par le minoxidil. Il ne touche pas votre système hormonal. Vous pouvez l’associer à un shampoing à kétoconazole pour un effet complémentaire.

Si vous avez une chute avancée et que vous avez déjà essayé le finastéride sans succès, demandez à votre dermatologue une prescription de dutastéride hors AMM. C’est une option puissante, mais elle nécessite un suivi médical.

Si vous êtes une femme, le minoxidil 5 % et la spironolactone sont vos meilleures armes. Le finastéride est contre-indiqué chez les femmes en âge de procréer.

Si vous voulez éviter les médicaments, la PRP ou le laser peuvent aider, mais ne vous attendez pas à des résultats miracles. Ce sont des traitements d’appoint, pas des solutions.

Que faire si le traitement ne marche pas ?

Si après 12 mois de traitement régulier, vous ne voyez aucun changement, il est possible que votre chute ne soit pas androgénétique. Elle pourrait être due à une carence en fer, un stress intense, une maladie auto-immune, ou un effet secondaire d’un médicament.

Demandez une analyse sanguine complète : ferritine, vitamine D, TSH, zinc. Une simple carence en fer peut causer une chute massive, même chez les hommes. La solution ? Une supplémentation, pas un traitement hormonal.

Et si vous avez déjà perdu 80 % de vos cheveux ? Les traitements topiques ou oraux ne suffisent plus. La greffe de cheveux devient la seule option réaliste. Mais elle coûte entre 4 000 et 10 000 €, et n’est pas remboursée.

Conclusion : pas de solution unique

Il n’y a pas de « meilleur » traitement pour tout le monde. Le finastéride est puissant, mais pas universel. Les alternatives existent, et chacune a ses avantages et ses limites. Ce qui compte, c’est de commencer tôt, de rester constant, et de choisir en fonction de votre profil : âge, sexe, gravité de la chute, tolérance aux effets secondaires, et budget.

Le plus important ? Ne laissez pas la peur des effets secondaires vous empêcher d’agir. Les risques sont faibles, et les bénéfices sont réels. Consultez un dermatologue. Faites des analyses. Testez une option. Et surtout, ne vous comparez pas aux autres. Votre chevelure est unique. Votre traitement aussi.